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Estuaire de l'enfance

Reflété dans les bras

D'une nuit élixir

 

Désir infini

D'un outre-regard

Envol de l'iris

 

Et tu allumes un feu

Sur l'insensé rivage

D'une mémoire ivre

 

La nuit consumée

S'échoue miroitante

Au confluent de l'aube

*

Apostrophe ton absence                                    Congestion d'encre sèche

Essaie de creuser

Avec ta plume rêche

L'indistincte lueur

Qui sourd en toi

Ouvre tes abîmes

Exhume ta joie

Retrouve la corolle

Cette enfance fleur

Parure bleu d'ébène

Nuit rivage soudée

À ton sourire rivière

L'absence soudain s'épanche

Gargouille monstrueuse

Elle déverse son âme tannée

Sur ta page insolée

 

 

 

 

 

Tu mutes heureux

Et tu survis rythme

Évites les rives

Attiré par le torrent

Impétueux langage

Affluent déversé

Dans le flux du poème

Empreinte de tes rêves

Mots ravinés

Trémolo de galets

Tu traverses des gours

Et tes versets respirent

Ton corps barrage

Assone rocaille

Dérive ton esprit

Inlassable rythme

Tumultueux

 

Tu entends une voix ramure

qui t'enjoint de partir au pays du souffle

Parmi les saules frôlant l'étang

Pays poésie penchée sur ton reflet

 

Scintillent les pores de la nuit

Étincelles charnelles crépitantes

Voyageuses des berges flottantes

 

Interroge alors la nuit du verbe

Dans la cendre qui murmure

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